Régime alimentaire : une étude explique pourquoi « l’effet yo-yo » est si courant chez les êtres humains

Des études révèlent que les cellules graisseuses sont influencées par l’obésité d’une manière qui modifie leur réponse alimentaire, et ce, potentiellement pendant de nombreuses années.

Perdre du poids peut s’avérer être un parcours frustrant : après plusieurs mois à se débarrasser de quelques kilos, ceux-ci ont tendance à revenir, nous renvoyant à notre point de départ. Cet effet « yo-yo » est l’une des conséquences fréquentes des régimes répétitifs, surtout lorsqu’ils ne sont pas associés à une activité physique.

Bien qu’aucun facteur unique ne puisse l’expliquer, de nouvelles recherches suggèrent que le tissu adipeux pourrait en être le principal responsable.

Dans une étude parue dans la revue *Nature*, des chercheurs de l’École polytechnique fédérale de Zurich ont découvert que la graisse « se souvient » de l’obésité antérieure et s’oppose aux efforts de perte de poids.

Au cœur de cette découverte se trouve l’épigénétique, un domaine de recherche qui démontre que divers facteurs environnementaux (y compris nos comportements) influencent l’expression des gènes. Alors que la génétique concerne l’étude des gènes, l’épigénétique s’intéresse à une « couche » d’informations additionnelles qui détermine comment ces gènes seront utilisés par une cellule, ou non.

En d’autres termes, l’épigénétique explore les modifications de l’activité des gènes sans altérer la séquence d’ADN, ces modifications pouvant être transmises lors des divisions cellulaires.

Contrairement aux mutations affectant la séquence d’ADN, les changements épigénétiques sont réversibles. « L’épigénétique étudie les aspects de la génétique qui ne reposent pas sur la séquence des gènes, mais sur de petites marques chimiques spécifiques sur ces derniers.

La séquence des gènes résulte d’une évolution prolongée, héritée de nos ancêtres. En revanche, les marques épigénétiques sont plus dynamiques : les influences environnementales, les habitudes alimentaires et l’état de santé peuvent les altérer tout au long de la vie.

Elles demeurent stables pendant de nombreuses années, parfois des décennies, et déterminent quels gènes sont actifs dans nos cellules. L’épigénétique indique à une cellule de quel type elle est et quelles fonctions elle doit remplir », expliquent les chercheurs.

Il semblerait qu’une mémoire épigénétique de l’obésité existe.

Les scientifiques ont cherché les causes moléculaires de l’effet yo-yo chez des souris. Ils ont analysé les cellules graisseuses de souris en surpoids et de celles ayant perdu du poids suite à un régime.

Ils ont démontré que l’obésité engendre des marques épigénétiques spécifiques dans les cellules graisseuses, et que ces marques subsistent même après un régime.

« Les cellules adipeuses se rappellent de leur état de surpoids et peuvent y retourner plus facilement », déclare Ferdinand von Meyenn, professeur en nutrition et épigénétique métabolique et co-auteur de l’étude.

Les chercheurs ont constaté que les souris ayant cette marque épigénétique prenaient du poids plus rapidement lorsqu’elles avaient de nouveau accès à des aliments riches en graisses, fournissant ainsi une explication moléculaire à l’effet yo-yo.

La prochaine étape de l’étude consiste à confirmer si ce mécanisme existe également chez l’homme, en analysant des biopsies de tissus adipeux de personnes précédemment en surpoids, ayant subi une réduction de l’estomac ou un pontage gastrique.

Les chercheurs n’ont pas évalué la durée pendant laquelle les cellules graisseuses se souviennent de l’obésité, mais il est établi qu’elles ont une longévité importante, en moyenne dix ans, avant d’être remplacées par de nouvelles cellules.

Cette découverte est significative car elle explique en partie pourquoi il est difficile de maintenir une perte de poids : les cellules graisseuses « se souviennent » de leur état d’obésité antérieur et cherchent probablement à y revenir.

Cette « mémoire » semble préparer les cellules à réagir plus rapidement, et peut-être de manière malsaine, aux sucres ou aux acides gras.

« Ces recherches pourraient mener à de meilleures stratégies de gestion du poids, bien que la mémoire cellulaire liée à l’obésité puisse également s’estomper avec le temps. Il est possible qu’un maintien prolongé d’un poids corporel réduit ou sain soit suffisant pour effacer cette mémoire », précise Laura Hinte, co-auteur de l’étude, dans un article du quotidien britannique *The Guardian*.

Plus la période d’obésité est longue, plus il devient difficile d’effacer cette mémoire

Ces résultats soulignent également l’importance de la prévention. « À l’heure actuelle, il n’est pas possible de modifier les marques épigénétiques dans le noyau cellulaire par des médicaments pour effacer cette mémoire épigénétique.

Pour l’instant, nous devons composer avec cet effet de mémoire, ce qui souligne l’importance d’éviter le surpoids », affirment les chercheurs, en s’adressant principalement aux enfants, aux jeunes et à leurs parents. Bien que cette étude démontre pour la première fois que les cellules graisseuses possèdent une mémoire épigénétique de l’obésité, elle ne sous-entend pas que seules ces cellules possèdent une telle mémoire.

Ainsi, il est possible que d’autres cellules du corps contribuent également à cet effet yo-yo.

Quelles cellules sont concernées ? De futures recherches tenteront de répondre à cette question, l’équipe scientifique se penchant actuellement sur la possibilité que les cellules du cerveau, des vaisseaux sanguins ou d’autres organes puissent également « se souvenir » de l’obésité et influencer cet effet.

Il est à noter que la professeure Henriette Kirchner de l’université de Lübeck a qualifié cette découverte de « très plausible » dans *The Guardian*. « Je suis convaincue que cela joue un rôle majeur dans l’effet yo-yo post-régime.

Les chercheurs ont démontré que plus la durée de l’obésité est prolongée, plus il devient difficile d’effacer cette mémoire. Les personnes qui perdent du poids par le biais d’un régime ou d’injections amaigrissantes reprennent généralement du poids une fois ces méthodes arrêtées. »

David Benton, professeur à l’Université de Swansea et auteur du livre *Tackling the Obesity Crisis: Beyond Failed Approaches to Lasting Solutions*, rappelle quant à lui que « l’obésité résulte d’une consommation de calories supérieure à celle qui est brûlée.

Lorsqu’un régime alimentaire réduit l’apport énergétique, on perd du poids. Cependant, le mantra reste que les régimes échouent. Ils échouent parce qu’une fois le régime terminé, on revient souvent au mode de vie qui a causé le problème initial.

Le résultat est un effet yo-yo. » Bien qu’un régime puisse sembler justifié, il est recommandé de consulter un médecin qui pourra orienter vers un spécialiste si nécessaire.

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À propos de l’auteur, Alexia

Moi, c'est Alexia, une jeune femme de 27 ans vivant à Montpellier. Depuis 5 ans, je me forme au métier de journaliste, optant pour une approche moderne en suivant ma formation à distance. J'ai eu l'opportunité de m'impliquer dans ce projet, une expérience qui m'a permis de contribuer régulièrement à des articles d'actualité et à leur diffusion. Faire partie de cette aventure est pour moi un véritable bonheur.

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